Royaumont, novembre 12
Ce que l’on rêve peut-être
Je ne me souviens jamais trop de ce que je rêve.
Peut-être que je le sais bien mais que je referme de suite dessus le couvercle.
Les gens qui te racontent leur rêve, j’ai toujours l’impression qu’ils brodent, qu’ils ont à peine rêvé le quart et puis qu’ils en font une histoire.
Parfois ce doit être des cauchemars, ça laisse un drôle de goût au réveil. On est un peu secoué mais sans trop savoir de quoi il retournait.
Dans le film Amour de Haneke, il y a une scène de cauchemar, une de ces scènes réelles qui se révèlent vite être cauchemars, qui m’a terrifié. Qui m’a retourné. Qui me poursuivait encore ce matin au réveil. Comme si Haneke avait, qui sait, dans ces quelques minutes là, matérialisé l’idée même du cauchemar. Sa quintessence. Peut-être est-ce celui là, qui sait, le cauchemar régulier, absolu, que depuis toujours je fais ?
Le dimanche à Montluçon
Belle mise en espace hier fin d’après-midi. Beau travail de Johanny Bert et des acteurs permanents du Fracas, Laetitia, Valérie, Julien, Maxime et Thomas. Comme moi pour l’écriture, tout a été sous le signe de l’urgence, texte reçu le jeudi soir et travail sur la journée de samedi.
Il y a eu Josiane donc, quelques témoins, acteurs de la vie de Josiane, il y a eu l’invité surprise, un jeune homme, Yanis, venu jouer un morceau de cornemuse (le coup de foudre de Josiane) et on a même entendu un extrait de To be or not to be, chanson de Johnny Hallyday tirée de son album méconnu (mais bien réel) double album concept Hamlet.
Le texte est plein de clins d’oeil à la chanson française, j’aime de plus en plus faire ça, quelques paroles qui surgissent au détour d’une phrase – le soir avec mon désespoir (Je suis malade, Serge Lama) et puis deux fois Balavoine, (je me présente je m’appelle Josiane et c’est pour ça qu’aujourd’hui je suis fatiguée, c’est pour ça qu’aujourd’hui je voudrais crier).
C’était bien, oui.
Montluçon, sixième jour
Voila, c’est fait, je l’ai fini ce texte pour le projet Les révélations de Josiane.
Assez content.
Truc un peu barge.
Assez libre.
Retrouvé l’urgence, l’exaltation de l’écriture contrainte.
M’en vais ce soir refiler le bébé Josiane à l’équipe.